La trésorerie pour les cavistes : un enjeu structurel

vini005 CreditPhoto : CIVB + Patrick RoyD’après une étude Altares, les retards de paiement en France ne cessent de progresser depuis une dizaine d’années. Au troisième trimestre 2015, seules 36,2% des entreprises réglaient leurs factures dans les délais contre 39% l’an passé, et les TPE/PME sont particulièrement victimes et fragilisées par ces « incidents ».

Cela constitue une vraie menace pour la collectivité car les retards de paiement qui fragilisent le tissu économique suffisent, dans un contexte de si faible croissance, à enrayer la mécanique de relance.

Pour répondre à cette fragilité macro-économique, les services de Bercy sont particulièrement offensifs quant à la bonne application de la loi ; depuis 2015, dans chaque département, deux contrôleurs de la DGCCRF seraient mandatés pour auditer les entreprises et sanctionner sévèrement celles qui ne respectent pas la loi et se rendraient donc coupables de « rétention abusive de trésorerie ».

APPEL A TEMOIGNAGE : si vous avez été vous-mêmes, en tant que cavistes, contrôlés voire sanctionnés dans ce cadre (pour non-respect des délais de paiement), merci de prendre contact avec nous d’urgence.


Les cavistes, comme n’importe quelle entreprise, sont concernés, que ce soit en tant que victimes de délais de paiement trop longs ou, et c’est l’objet de cet article, en tant que payeurs tardifs eux-mêmes ; des cavistes ont fait l’objet de ces contrôles et reçu des avertissements et chacun reconnait que les usages en vigueur dans la profession ne permettent parfois pas de respecter strictement les délais réglementaires.

Ce sujet a fait l’objet de véritables débats au sein du Syndicat des cavistes professionnels. Dans l’absolu, chacun comprend bien la nécessité de sécuriser les structures d’entreprises des vignerons en amont, pour justement protéger et faire vivre la richesse et la diversité des filières viticoles composées d’entreprises artisanales ou agricoles, souvent de petite taille. Rappelons d’ailleurs qu’au cœur des contrats interprofessionnels  unissant récoltants et négociants au sein de certaines régions viticoles d’appellation (et qui justifient l’existence des interprofessions) figurent des contrats collectifs (et validés par décrets) : ces derniers étalent les paiements de la vendange sur plusieurs règlements en fonction de la saisonnalité des trésoreries des deux familles.

Mais le métier de caviste aussi est fragile en raison de charges fixes lourdes et de marges très faibles. Le taux de valeur ajoutée des cavistes s’effritent année après année : il frisait les 20% sur l’exercice 2014 à comparer aux 25% des fromagers et aux profitabilités bien supérieures des autres commerces.

Les cavistes ont besoin par contre de pouvoir immobiliser des capitaux sur des périodes que les banques ne comprennent pas. La trésorerie ne suffit pas à combler ces besoins nécessaires pour faire vivre leur positionnement commercial basé sur la diversité et résister à la concurrence des autres circuits de distribution des vins et alcools.

C’est le message que le SCP va porter auprès des services compétents du secrétariat d’état au Commerce.

Voir article complet en Actualité sur les délais de paiement des cavistes sur le site du SCP www.cavistesprofessionnels.fr/pro/pro

APPEL A TEMOIGNAGE : Si vous avez été vous-mêmes, en tant que cavistes, contrôlés voire sanctionnés dans ce cadre (pour non respect des délais de paiement), merci de prendre contact avec nous d’urgence.