1. Peux-tu te présenter brièvement (nom, prénom, nationalité, formation, caviste depuis quand et où ?)
Je m’appelle Marina Giuberti et je suis italo-brésilienne. J’ai reçu mon diplôme en Master Food Wine – ICIF PIEMONTE en 2005 et par la suite j’ai obtenu un brevet professionnel Sommellerie en 2010.
En 2000, j’avais également suivi une formation de diététicienne à Rio de Janeiro à la clinique USO-RJOT, qui me sert aussi dans mon métier de caviste que j’exerce depuis 20 ans.
Je possède deux boutiques à Paris, une dans le Marais et une, Boulevard Voltaire dans le 11ème.
2. Comment est née cette vocation ?
La vocation du vin étant transmise depuis toujours, de génération en génération, dans ma famille, elle m’est parvenue naturellement dès mon plus jeune âge. Je viens d’une famille d’épicuriens. Mes grands-parents sont d’origine italienne et donc passionnés par la bonne nourriture, accompagnée d’un bon vin. Je n’ai que de bons souvenirs de mon enfance.
Un des moments les plus précieux me vient de mon père. Petite, je dévorais des livres qui racontaient l’histoire des vins français, leur origine, etc… Un jour, mon père m’observe et s’approche. Il me regarde et me dit : « Le vin, c’est comme la médecine, tu sais… Pour connaître, il faut sans cesse apprendre ».
Je me suis alors approprié cette phrase et je n’ai jamais cessé d’apprendre. J’ai fait évoluer mon business. Aujourd’hui je vis en France, plus précisément à Paris, depuis 15 ans. Je sais que rien n’est jamais gagné d’avance et qu’il faut que j’en apprenne davantage tous les jours, mais je suis fière de ce que j’ai accompli jusqu’à maintenant.
3. Qu’est-ce qui te plait le plus dans ce métier ?
J’ai la chance de rencontrer tous les jours de nouvelles personnes, de partager ce que j’aime faire avec ma famille et mes amis. De célébrer des évènements qui me sont chers dans ma propre cave à vin. Je suis invitée à différents diners avec des vignerons pour discuter de sujets qui nous passionnent tous. J’en apprends tous les jours sur le vin et ça me plait énormément.
4. Pourquoi tu te candidates au concours et comment tu t’y prépares ?
Je me présente au concours du Meilleur Caviste de France pour approfondir mes connaissances et aussi partager mon expérience avec mes clients et confrères. Grâce à mon travail, j’ai la chance d’enseigner aujourd’hui dans plusieurs écoles de la capitale.
Nous sommes actuellement plus de 60% à être des femmes dans ce milieu et je ne trouve absolument pas normal qu’en 2022, certains soient encore choqués de constater que les femmes occupent une place de choix dans l’univers du vin.
5. Peux-tu nous raconter une histoire drôle avec un client dans ta boutique ?
Noël dernier, un client arrive à la boutique et après m’avoir salué, m’explique qu’il aimerait une bonne bouteille pour un repas de famille. Perplexe en me voyant m’activer, il me demande si je suis sûre d’avoir toutes les connaissances requises pour pouvoir le conseiller au mieux.
Je lui réponds que oui et qu’en outre, je suis la propriétaire. Très gêné, il me présente ses excuses. Alors, ça peut sembler une petite anecdote, mais cela montre bien que les femmes doivent encore faire face à beaucoup de préjugés de la part des hommes.
6. Peux-tu nous donner quelques petits tuyaux sympas pour un client lambda qui pousse la porte d’un caviste pour la première fois ?
Personnellement, à chaque fois que je voyage, je privilégie toujours les cavistes réputés. Si je vais dans une région quelconque, je me renseigne à l’avance sur LE caviste des alentours. C’est très important pour moi de le rencontrer personnellement afin qu’il prenne le temps de me recevoir et me détailler le parcours complet du vigneron à la bouteille.
Alors je vous suggère de faire de même non seulement pour soutenir les cavistes mais aussi pour accumuler de beaux souvenirs. Vous ne le regretterez pas !
7. Enfin, comment vois-tu l’avenir dans 5 ou 10 ans ?
J’espère que tout ce travail acharné aura porté ses fruits. J’en suis même convaincue. Voir grandir et gagner en notoriété mes deux boutiques Divvino est mon objectif principal.