Ou comment la covid19 s’est permis de rappeler quelques priorités …
Il est temps de ré-attérir de ces semaines bizarres qui nous ont conduit à changer profondément nos habitudes.
Cela a nécessité un effort important pour nombre de nos concitoyens plutôt habitués à un chemin de vie assez tracé et à se projeter. Ce monde là s’est effondré pour eux et il leur a fallu trouver d’énormes ressources intérieures pour y faire face. Ce qui a permis d’observer tout ce qui, au delà des différences, fait corps, fait société. Et des différences, il y en a eu, qui sont devenues criantes voire choquantes.
Différentes aptitudes d’adaptation d’abord, selon les âges et les cadres de vie notamment : plus facile, évidemment, de gérer le confinement quand on vit près d’espace verts ou avec un jardin, plus difficile de gérer l’isolement selon que l’on vit seul(e) ou accompagné(e).
Différentes formes de réaction aussi, selon les caractères ou les ressorts culturels intérieurs.
Différentes marges de manœuvre aussi, en fonction des capacités de chacun de redevenir ou de rester acteur de son quotidien. Ou pas. En fonction de son rôle, déjà, en arrêt chez soi ou au contact des autres, sur le front ; ou en télétravail. Cette utilité sociale dont l’importance s’est parfois rappelée de façon brutale pendant cette crise.
Revenir aux fondamentaux : manger !
Mais au-delà de ces différences, ce qu’il est particulièrement intéressant de relever, ce sont les réactions qui au contraire ont été partagées par l’ensemble de la population. Des repères qui ont permis à chacun de gérer l’incertitude permanente de ces onze semaines.
Et là, reconnaissons que c’est le Ventre qui a parlé : toute la France s’est retrouvée unie pour sauver les métiers de la gastronomie ! On ne peut pas rêver de message plus consensuel et plus optimiste … et plus français (bien qu’universellement partagé, justement) ! Du « réflexe du potager » qui a rendu les jardinets urbains très vivants pendant le printemps (beaucoup de légumes sans doute cet été dans les foyers et qui vont entretenir le lien social entre voisins ; il va y avoir intérêt à aimer les courgettes ( : ) au retour du pain fait-maison en passant par la redécouverte des vertus du repas en famille (le savoir faire, l’expérience et le professionnalisme des restaurateurs vont en être doublement appréciés dès qu’ils pourront exercer dans de bonnes conditions)…
Et en matière d’alcool, malgré toutes les craintes de ceux qui ont oublié justement que c’est un sujet culturel qui participe à un équilibre de vie, le fameux Art de vie à la française, justement, et bien c’est la modération qui a primé. Retour sur 2 mois d’apéro web, les cavistes étaient heureusement au rendez-vous ! (voir article).
Hauts-les-coeurs !
Pendant ces deux mois et demi, nous avons tous expérimenté un mode de vie auquel nous n’étions pas préparés.
Mais au-delà des pertes, et nous espérons sincèrement que vous n’aurez pas été victime directe ou indirecte de ce virus qui a fait des dizaines de milliers de morts en France et laissera des séquelles dans bon nombre de vies, au-delà des regrets, des événements qui n’ont pas pu se produire, des manque-à-gagner, des dettes qui vont prendre du Temps à être résorbées, etc. ; ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que si l’on veut trouver l’énergie pour reconstruire et repartir sur des bonnes bases, il nous faut sortir de cette période la tête haute.
Et sur ce point, les cavistes peuvent être fiers du rôle qu’ils ont tenu et de la façon dont ils ont su gérer l’état de crise sanitaire lié au coronavirus.
En termes d’expériences humaines d’abord. Vis ma vie de caviste pendant le confinement, ce ne sont que quelques témoignages de cavistes qui nous ont raconté comment ils ont traversé ces semaines, depuis mi-mars. Quelques histoires parmi la multitude de celles qu’auront vécu les cavistes pendant cette période. Mais quel que soit les parcours, au final, tous les signaux convergent, la profession ressort grandie de cette expérience.
Un peu de grandeur, ça requinque
C’est tellement français tout ça finalement. Au-delà de l’image du coq qui cocoricote chaque nouveau jour face au lever du soleil, prêt à relever les défis envers et contre tout. Cette capacité à trouver l’énergie même quand la période est difficile, pour réussir à dessiner les lendemains qui chantent. C’est un beau message qu’adressent les cavistes à leurs clientèles, en règle générale déjà, mais particulièrement pendant cette crise.
Le SCP était sur le pont, aussi. Rejoignez les milliers de cavistes qui ont pu de ce fait piloter correctement leur activité pendant toute la période !
Le message qu’ont transmis les cavistes à leurs clients pendant la crise, c’est un message de vrais commerçants professionnels. Et professionnels, ils le sont et de plus en plus.
La première épreuve du Concours du meilleur Caviste de France s’inscrit maintenant dans une forme de rituel attendu et riche d’enseignements.
Le jury chargé de préparer et corriger cette épreuve a constaté le niveau élevé des candidats qui y ont participé cette année. Retrouvez les grandes lignes de cette épreuve dans cet article qui rappelle que l’une des missions dévolues au Concours, c’est de tirer la profession vers le haut.
C’est si bon …!
Et comme le hasard fait souvent bien les choses, So Frenchy, c’est justement le nom du dernier album du parrain du Concours du meilleur Caviste de France 2020, Thomas Dutronc.
Comme les cavistes, il est un transmetteur de talents. Dans notre article, nous revenons sur cette capacité qu’ont les vrais chanteurs à savoir mettre en notes l’air du Temps. Et « comme de par hasard », les chansons que Thomas Dutronc interprète, ce sont les bandes sons d’autres époques de reconstructions, qui ont mobilisé les générations précédentes, comme régulièrement au cours de l’histoire du pays. Et nos univers, nos vins, bières, spiritueux, liqueurs, sont toujours présents et moteurs pour inciter à aller de l’avant …
Ô Tempora, Ô Mores
Le Temps, c’est un peu en effet ce qui s’est arrêté pendant ces quelques semaines. Ou ce qui a pris la tangente.
Les physiciens disent que l’espace et le Temps ne sont en fait qu’un, ils font partie de la même dimension.
Ce que ce tout petit virus a réussi à lui tout seul, c’est à rendre cette réalité tangible : le Temps est passé d’une fuite en avant incontrôlable qui nous conduisait droit au burn out généralisé, à un état suspendu, une situation devenue très élastique … qui nous a reconnectée au temps qu’il faisait, à cette météo, à cette saison, au climat, au silence apaisant des villes et des ciels vidés de leurs bruits intempestifs, à apprécier et réinvestir nos lieux de confinement, nos espaces de vie.
Et du coup à nous-même, en toute humilité. Yves Legrand, dans sa chronique présidentielle et viticole ne pouvait mieux l’exprimer qu’à travers le Vin, qui rappelle à quel point il est justement le symbole de cette intemporalité qui réunit Tout et notamment les humains.
Bonne lecture de cette dernière Lettre d’Informations des cavistes avant la pause estivale,
Et bel été à tous !
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