Le printemps
Par Yves Legrand, président d’honneur du SCP
Mars , dieu de la végétation et de la guerre nous entraîne cette année dans une transformation de nos modes de vie et donc de consommation .
La végétation , la vigne par exemple évolue en raisonnance avec le changement climatique.
La guerre épidémique et endémique qui nous frappe est plus destructrice que toute la science humaine ne pourra jamais inventer. Certes, ce « corona » n’est pas une mort subite, mais c’est quand même « un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre
La peste , puisqu’il faut l’appeler par son nom ,
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ! » (La Fontaine)
C’était en CM2 , en tous cas pour moi, vous vous en rappelez ?
Balancé comme un bouchon dans cet océan d’incertitudes , le caviste doit en saisir les opportunités, son indépendance et sa liberté d’action lui permettent de réagir vite .
Nos boutiques doivent rester ouvertes. Elles sont un lieu d’accueil convivial, réconfortantes et non encombrées de pousse-caddy remplis de malbouffes transformées avec des promotions à faire crever le producteur.
Nous pouvons mourir à petit feu étouffé par la médiocrité du principe de précaution, mais le courage ne tue pas . En voici un exemple familial :
En 1940 mes grands Parents tenaient boutique à Paris.
Le 14 juin l’armée allemande victorieuse défilait avenue de Champs-Elysées.
L’ordre était reçu de fermer tous les commerces.
Ma grand-mère refuse de baisser le rideau, deux soldats allemands surgissent dans la boutique , mon grand-Père paniqué, ayant déjà fréquenté les teutons durant la guerre 14-18, se cache sous un meuble. Surpris par la pugnacité de ma grand-Mère, les soldats battent en retraite.
Pour cette grand’Mère, un commerce reste ouvert, malgré le principe de précaution imposé par le gouvernement français de l’époque qui avait déjà vendu son âme et le reste avec !
Nous sommes les gardiens et les conseillers de produits sains, hygiéniques, durables, bienfaisants pour le corps et l’esprit. Soyons-en fiers.
Cette épidémie , en mettant bas les masques de notre soi-disante suprématie humaine, révèle toute notre fragilité et nous invite, plus fort que la COP 21 , à changer nos comportements.
Par notre métier , nous avons la responsabilité d’enseigner l’art de vivre et de consommer en respectant le fruit de la terre et du travail de la main de l’homme : LE VIN .
« Ils pourront couper toutes les fleurs , ils n’empêcheront pas le printemps d’arriver » (Pablo Neruda , 1904 – 1973 , Prix Nobel de littérature).