Sommes-nous toujours essentiels ?
A l’heure où les prix flambent, la recherche du « pas cher » est en route. Même la recherche de la non-consommation… du superflu. Comment s’abstenir du plaisir de la dégustation au profit du portefeuille ? Le caviste vend-il du superflu ? Ou vend-il un vocabulaire superflu ?
Je mets en comparaison la peur du gendarme. Excuse utilisée dans les restaurants pour dépenser qu’un verre, pas de digestif, voire rien. Car les prix au restaurant sont souvent fous. Comment les vignerons peuvent accepter que leurs vins soient vendus à ces prix au restaurant et ne pas accepter de nous laisser plus de marge tout en étant au plus proche du prix domaine ? Sûrement le fait que des cavistes n’acceptent pas qu’ils sont des experts du goût. Un expert a un prix.
Chez nous, il y a la peur du prix. On pense qu’on est plus cher qu’ailleurs ou que l’on a que des produits à prix élevés. Notre forte communication sur le sujet commence à inverser la tendance.
Chez nous, il y a surtout la peur du prof. Celle utilisée pour ne pas entrer chez un caviste. Je ne sais pas, je vais passer pour un naze, je vais me ridiculiser, je vais me faire avoir… Ces pensées qui hantent ceux qui n’osent pas rentrer dans une cave.
Ce sont eux que nous devons aller chercher, que nous devons attirer.
Et si on les faisait rêver !? Changeons nos paroles et nos discours. Stop aux termes : cépages, tannins, minéralité… alors que le grand public va mieux comprendre les mots : variétés de raisins, rugueux, rafraîchissant…
Stop aux déclinaisons quantitatives d’arômes, propre à chacun et qui ridiculise celui ou celle qui ne les trouve pas. Raconter une histoire, oui. Faire du cirque, non.
Rendons accessible notre connaissance.
Cavistes, à l’heure où on demande des efforts énergétiques, éteignez vos ampoules mais pas votre lumière !