Une étude réalisée dans le cadre d’une enquête et lancée par l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) auprès d’experts de la filière, a permis d’ analyser les conséquences du confinement sanitaire et de mettre en lumière la façon dont ont été touchés les différents acteurs de la filière, selon le type d’entreprise, leur position au sein de la filière et les problématiques qui pouvaient les concerner avant la crise, comme par exemple la mise en place de nouvelles mesures tarifaires sur les exportations de vins aux USA (“taxe Trump”) ou la crise latente dans certaines régions viticoles.
Cette étude s’ est appuyée principalement sur les interviews (mai à juillet 2020) des représentants de diverses organisations professionnelles viticoles (dont M. Patrick Jourdain, Président du SCP), puis a été complétée par des recherches bibliographiques dans la presse spécialisée et généraliste durant la même période.
Veuillez trouver ci-dessous le passage concernant les CAVISTES en particulier.
Les cavistes : des distributeurs présents au milieu de la tourmente
Selon le Président du SCP, « Les cavistes ont fait partie des rares entreprises qui ont eu l’autorisation de rester ouvertes durant le confinement et environ 60 % des cavistes ont pu profiter de cette opportunité, les 40 % restant ayant préféré rester fermés au vu de l’ampleur de la pandémie et des contraintes sanitaires qui s’imposaient. Le chômage partiel a été largement utilisé. »
De par cette ouverture partielle, les impacts de la crise du coronavirus sur les cavistes ont été amoindris.
« Bien que la plupart des entreprises ont subi des pertes de plus de 50 % de CA en avril, cela n’en a concernées que très peu en mai (5 à 10 %). Les entreprises les plus touchées ont été les cavistes situés en zones touristiques, notamment en bord de mer. Contrairement aux cavistes des grandes villes, ceux-ci ont eu très peu de fréquentations pendant et après le confinement, ce qui a pu conduire à des difficultés financières sévères et à des fermetures anticipées. »
« Durant cette période, le Syndicat a soutenu et accompagné ses adhérents par la diffusion journalière d’un “flash-info” pratique, en lien très étroit avec la Confédération Générale de l’Alimentation en Détail (CGAD). »
« Par ailleurs, la reprise post-déconfinement en 2020 s’est particulièrement bien déroulée pour l’ensemble des cavistes. Certains ont doublé le chiffre d’affaire du mois de mai par rapport à l’année précédente (2019), et à fin juin, environ deux tiers des cavistes avaient rattrapé le chiffre d’affaires par rapport à l’année d’avant (2019). »
« Cela s’explique par le fait que, pendant le confinement, certains consommateurs ont redécouvert les commerces de proximité, dont les cavistes, grâce à différentes initiatives : mesures sanitaires strictes, ventes en ligne (notamment grâce à des places de marché telles que mavillemonshopping.fr, placedulocal.fr ou cavisteautentique.com), le système click-&-collect, les ventes groupées entre plusieurs commerçants sans oublier les livraisons à domicile. »
Pour M. Jourdain, Président du SCP, “Cela a peut-être eu l’effet de fidéliser la clientèle. La Fête des Pères en juin 2020 a d’ailleurs occasionné un pic de ventes très important pour de nombreux cavistes. Nous verrons s’il en est de même en 2021. »
Enfin, la crise sanitaire a pu aussi être l’occasion pour les vignerons de prendre conscience de l’intérêt du débouché que représentent les cavistes. Dans une période où l’export, le CHR, les salons et la vente directe étaient à l’arrêt, les cavistes leur ont permis de maintenir un peu d’activité.
(fin de l’ extrait)