Chronique d’humeur par Yves Legrand, président d’honneur du Syndicat des Cavistes Professionnels
Voilà un début janvier 2021 où rien de nouveau par rapport à ce que l’on connaisse actuellement ne semble changer pour demain. J’écris cette chronique le 12 janvier, anniversaire de Jeff Bezos (Amazon, ça vous parle ?) et vous la lirez à partir du 21 janvier, jour de la mort de Louis XVI.
Quel lien avec les cavistes ? Aucun ! Quoique (une expression branchée) !? Le bon commerce, celui qui profite à tous, ne peut s’épanouir que dans une société apaisée. Dans la tempête, pas le temps de sortir la belle vaisselle.
Dans son discours du 16 mars 2020, le Président de la République a insisté sur l’état de guerre sanitaire. L’État a pris des mesures de protection très restrictives ajoutant la crise économique à la crise sanitaire. Nous les subissons tous plus ou moins fortement selon le créneau que nous occupons.
Mais pour la première fois dans l’histoire de notre République, avec l’Europe, le soutien de l’Etat dans cette économie de guerre n’a pas servi à investir dans des engins de mort mais à sauver la vie économique, en injectant 470 milliards (sources gouvernementales datant de juillet) destinés à soutenir les entreprises, particulièrement les TPE et PME, et pour protéger les salariés.
Cette action nous encourage à tenir pour rebondir dès la « fin des hostilités ». Soyons à la hauteur de nos ainés qui ont connu des crises beaucoup plus destructrices.
Chez la plupart des cavistes, les CA de fin d’année ont comblé le retard dû au premier confinement, certains ont atteint des records. Un déséquilibre bienfaiteur compensant la perte des ventes auprès de nos amis restaurateurs, en pleine Bérézina et que nous soutiendrons lorsqu’il le faudra.
La durée de ces difficultés économiques et sanitaires valorise les relations solides créés en période normale auprès de nos partenaires producteurs. Car le vrai caviste est un commerçant sérieux qui joue pleinement son rôle en période de crise. Ce sont ceux qui ont su créer et entretenir des liens d’honnêteté et de confiance solides avec les vignerons, mais aussi avec les consommateurs, qui s’en sortent le mieux.
Nous avançons à vue, inutile de faire des projets sur la comète tant que perdure cette crise.
Soyons optimiste, rien n’empêchera la venue du printemps !
Yves Legrand