Par Michel Falck (67-68), Au Millésime et Comptoir du Millésime, Strasbourg-Vendenheim-Mulhouse
« Je voudrais pousser un coup de gueule et m’insurger contre la libéralisation des points de vente d’alcools et de vins à emporter qui me semble être une décision qui va à contre-courant de l’actuelle politique publique de lutte contre l’alcoolisme…!
Permettre à des fleuristes, des stations services, des marchands de journaux ou encore des jardineries de vendre des alcools et des vins me semble alarmant.
Alors que la loi Evin nous impose un règlementation stricte ….
Alors que la loi Evin nous impose un règlementation stricte et en particulier en matière de publicité faites aux boissons alcoolisées sans distinction, il est absolument incohérent de laisser à des non-professionnels la vente de boissons alcoolisées dont l’abus de consommation serait dangereux pour la santé.
Il faut pourtant une licence de vente à emporter pour vendre des vins ou de l’alcool, délivrée en Préfecture ou Sous Préfecture dans ma région.
J’ai moi-même eu beaucoup de difficultés l’année dernière à obtenir la licence pour l’ouverture d’un nouveau magasin (alors même que j’ai déjà une licence de vente à emporter depuis 1996, et que mon casier judiciaire est – a priori – vierge ). Cela été long et fastidieux !
Nous vivons actuellement une dé-réglementation dans divers domaines de la société française, et je ne pense pas que la vente de vins et spiritueux puisse être laissée en libre-service, comme un banal produit industriel que le vin n’est pas, et ne devrait jamais devenir.
Or la connaissance, le plaisir, la découverte sont aussi la meilleure prévention possible contre l’alcoolisme. Pour apprendre et découvrir, rien de mieux que de s’adresser à de vrais professionnels : des cavistes, des sommeliers, des vignerons.
Ce n’est pas la vente en libre-service, sans foi ni règles, sans conseil….en chargeant le caddie – entre le bidon de lessive, le papier WC – de vins ou d’alcools soldés en tête de gondole…qui va permettre une politique de santé publique.
Le vin est, ne l’oublions pas, empreint d’histoire, de culture (dans les deux sens du terme !) et d’émotions multiples et complémentaires ; et c’est à nous, cavistes, de transmettre à nos clients les plaisirs du vin ! »
Strasbourg, le 5 juillet 2016,
Michel Falck, Au millésime et Comptoir du Millésime (67 et 68)