Le 10 octobre dernier, nous clôturions le Concours du meilleur Caviste de France 2016 par une finale qui restera dans les mémoires de ceux qui ont pu la vivre, que ce soit en tant que candidats, soutiens ou spectateurs.
Philippe SCHLICK, Cyril CONIGLIO et Eric FEVRE ont donc été sacrés cavistes d’Or, d’Argent et de Bronze, à l’issue d’épreuves qui ont démontré le très grand professionnalisme de tous les finalistes.
Une journée qui a confirmé le dynamisme de ce métier. Beaucoup de chaleur voire d’affection entre tous ceux qui ont participé à cette aventure, une atmosphère réellement extraordinaire de sincérité qui a touché tous les invités non cavistes à la grande soirée de clôture.
40 jours plus tard, où en sont nos champions ?
Beaucoup de temps forts, de suspens et d’émotions très intenses au cours de la journée.
Même notre parrain François Berléand a formidablement joué le jeu en siégeant au sein du jury pour évaluer la prestation des 8 finalistes confrontés à la demande d’un client à la fois intimidant de par sa notoriété, et rayonnant d’intérêt pour le sujet en lui-même en tant que très grand connaisseur de vins et très convivial.
Ce deuxième opus du Concours du meilleur caviste de France confirme la montée en puissance du sujet, que ce soit pour les cavistes ou pour leurs publics : des clientèles et comités de soutiens qui suivaient les épreuves en temps réels grâce aux réseaux sociaux, mais aussi grâce aux télévisions et relais médiatiques qui avaient fait le déplacement jusqu’à l’hôtel particulier Le XXII situé rue D’Aumale et qui ont couvert l’intégralité de la journée, immortalisant ainsi l’évènement.
Il faut dire que l’organisation mise en place par les partenaires réunis par la société Thiénot Bordeaux Champagne a été exemplaire et contribue grandement à la qualité de cette belle journée. Grand merci à eux.
Le film de cette finale figure sur le site dédié www.meilleurcavistedefrance.fr et sur le site du SCP www.cavistesprofessionnels.fr/pro/pro (cliquer sur la photo du concours en 1ère page).
« Tout s’est passé très vite au retour », dixit pour Philippe SCHLICK, devenu meilleur caviste de France 2016. « Nos amis et clients avaient suivis tout en direct par les réseaux sociaux et Noel a commencé dès la semaine qui a suivi la finale », s’amuse le jeune caviste de 38 ans, qui prévoit surtout de rester lui-même et de continuer à explorer ses différentes passions, le vin et la musique. Car Philippe, derrière sa voix et ses attitudes de rocker tendre, est en fait pianiste et fréquente les concerts classiques.
C’est donc un caviste alsacien, et même du Bas-Rhin, sa cave (La Boutique du Sommelier) est située à Weitbruch (67) qui succède à Stéphane ALBERTI qui, en 2014, avait remporté de hautes luttes déjà le titre et rejoint depuis le cercle très qualitatifs des ténors de la profession, réunis au sein du jury. « Ce que le titre nous a apporté déjà, c’est une crédibilité accrue auprès des clients et une notoriété qui en attiré de nouveaux », constate Philippe. « L’impact sur le chiffre d’affaires est déjà réel, autour de +30% sur le mois qui a suivi, que ce soit en valeur mais aussi en volumes. »
Qualitativement, « nous voyons arriver une clientèle plus pointue en recherche de référencement plus élevés, ce à quoi nous pouvons répondre grâce aux portes qui se sont ouvertes d’un coup auprès des producteurs chez lesquels nous avions du mal à nous approvisionner avant. »
En bref, « moi qui vient de la restauration, c’est comme les 3 étoiles Michelin » résume t-il.
Interrogé sur ses projets, il reste terre-à-terre.
« Le caviste, c’est un métier de frustré » dit-il avec beaucoup d’humour, « et même si ma gamme est déjà large, je compte la fignoler, l’enrichir de nouveaux référencements et encore plus diversifier… » ce qui passera sans doute prochainement par un voyage dans les Antilles pour y visiter des distilleries de rhum!
Première invitation officielle : les trophées Beaujolais NouveauxLes meilleurs Cavistes de France 2016 ont participé à la dégustation officielle qui décerne les médailes d’or et d’argent officielle qui figureront sur les primeurs 2016. |
Concernant le concours, même si tout est encore très frais, ou plutôt, l’actualité encore très brulante, « cela a été une expérience très intense ». Les deux mots qui résument sa perception : « positif et communicatif. Des rencontres formidables, des amitiés profondes qui se sont nouées, une ambiance incroyable … »
« Et maintenant, on va rendre ce qu’on a reçu » conclut-il. Lui qui a fait ses classes par un lycée d’hôtellerie-sommellerie va contribuer à la formation des futures classes de cavistes et continuer à faire rayonner le métier. Résolu de se concentrer sur son point de vente actuel, le meilleur caviste de France 2016 compte gérer son développement en interne, grâce au recrutement en cours en tant que vendeur-conseil d’un ami qui l’avait déjà soutenu activement, avec leurs épouses, lors de la finale et qui pourra prochainement l’épauler dans la cave pour lui permettre de répondre aux nombreuses et très positives sollicitations qui ne vont pas manquer.
L’atterrissage s’est fait aussi en douceur, pour Cyril CONIGLIO, le caviste d’argent, même si lui reconnait que « ça a été un peu dur de rentrer car nous étions quand même bien chouchoutés pendant toutes les phases du concours ».
Le caviste tient avec sa femme (qui vient dans le même temps de passer aussi un diplôme de caviste) la boutique Rhône magnum près de Valence (Pont de l’Isère, 26) et ils avaient déjà réussi une très belle campagne de communication locale sur sa participation au concours.
Il en dégage d’abord une expérience humaine très marquante : « il y a eu beaucoup d’émotions, de larmes, nous y avons rencontré tant de belles personnes, nos épouses ont créé des liens qui resteront… »
Au retour, beaucoup de félicitations, et de nouveaux clients, « qui nous ont découverts grâce à la presse et aux retombées médiatiques du concours mais aussi des gens du village qui jusqu’ici ne nous connaissaient pas ou n’osaient pas franchir la porte d’un caviste et qui, là, par curiosité, sont venues et ont découvert que notre gamme est beaucoup plus accessible que l’image qu’ils avaient du métier. »
Un gros coup aussi sur le chiffre d’affaires dans les semaines qui ont suivi faisant suite à une montée en puissance de l’effet-concours depuis le début de leur participation, grâce à la très belle campagne qu’il avait su orchestrer via les réseaux sociaux et les relais medias locaux.
« Du côté des fournisseurs, nous avons pu accéder à des allocations (surtout en matière de Bourgogne) auxquelles nous ne pouvions pas prétendre jusque-là et notre gamme s’est enrichie d’environ 20% de références en plus ». Une soif de référencement ensuite « un peu pour se faire plaisir » reconnait-il (leur gamme est passé de 280 à 360) mais aussi pour répondre à des clientèles plus pointues aux recherches très précises, un constat qu’il partage ainsi avec son confrère caviste d’or, auxquelles il pourra apporter dorénavant des réponses adaptées.
Enfin, « depuis 2 ans, j’ai éduqué ma clientèle qui maintenant va pouvoir bénéficier de cette popularité et poursuivre son exploration du monde des vins et alcools » complète Cyril, qui en grand professionnel avait déjà joué au plus fort la carte du Beaujolais Nouveau en 2015 et qui a du coup confirmé son succès cette année.
« Nous serons là en 2018″, prévient-il, « et ma femme aussi, on a déjà commencé à s’entrainer ». Une envie qui ne faiblit pas et qu’il justifie par le plaisir passé à vivre toutes ces étapes, constat qu’il dit avoir partagé avec d’autres candidats : « même dans les concours de sommellerie on n’a pas cette ambiance ! Là, entre tous les candidats, d’où qu’ils viennent, on a senti des relations très fortes. Les cavistes, c’est une vraie famille ! »
Chez Eric FÈVRE, le caviste de bronze de Reims (Millésimes et Saveurs), l’annonce de son prix a accéleré le retour de clients qui s’étaient éloignés et multiplié la visite de nouveaux amateurs qui viennent découvrir la vedette locale. « Et nos clients habituels sont encore plus contents du résultat, qui les conforte dans leur propre avis et ils s’associent au succès donc c’est super positif ».
« L’impact sur le chiffre d’affaires est encore difficile à évaluer mais grâce au concours j’ai pu sauver le mois d’octobre (qui a été catastrophique chez beaucoup de cavistes NDLR) et je sens un vrai effet sur novembre. J’ai fait notamment la meilleure opération Beaujolais nouveau depuis que je suis ouvert et la fin d’année s’annonce plutôt bonne. »
Grâce au Concours, il va pouvoir recruter quelqu’un à temps plein début 2017 afin de poursuivre son développement.
Nos trois champions vivent donc ce que leurs prédécesseurs exprimaient déjà : il y a un Avant et un Après Concours.
Bravo encore à eux et à tous les cavistes qui ont joué cette aventure et bonnes fêtes de fin d’année à tous !
