Le Dry January, encore du temps de cerveau disponible supplémentaire

Par Yves Legrand, président d’honneur du SCP

Humeur d’un caviste, 45 ans de métier, grand buveur devant l’éternel et surtout avec les copines et copains. Entre deux verres, également coureur d’ultrafonds et Ironman pour emmerder les jeunes vieux. Tant qu’à faire. Sinon, la vie n’est pas drôle !

Il y a régulièrement des périodes ou les vannes sont ouvertes, le dévidoir des bons sentiments « des gens qui nous veulent du bien » coulent à flot sur les ondes.

Le vin, c’est de l’alcool, 40.000 morts à cause de l’alcool, dry january !?

Heureusement, tous ces slogans sont noyés par les pubs idiotes et vraiment soûlantes, genre, « lave plus blanc que blanc » (merci Coluche), la voiture à 100 balles par mois, la bouteille de bordeaux à moins de 2 € chez Lidl, la fraise de décembre hors sol à « prix coutant » chez  … je ne vais pas tous vous les citer …

Et mon cul, c’est du poulet !??

En septembre 1987, un journaliste du vin me demandait : «  Comment apprend-t-on à aimer  le vin ? »

Voici la réponse, sans aucune modification :

• Apprendre à aimer le vin représente un long parcours de savoir-faire, de délicatesse, de prédisposition.
• On apprend à aimer le vin comme une première journée de printemps, il faut ouvrir toute la maison, les yeux, le nez, la bouche, son cœur.
• On apprend à aimer le vin quand un ami vous dit : « Viens chez moi, j’habite chez une copine, elle a dans sa cave des bouteilles superbes ».
• On apprend à aimer le vin, quand on a soif de Voltaire, de Baudelaire, de Claudel, de Prévert, de Fallet.
• On apprend à aimer le vin, quand la table est garnie de braves gens.
• On apprend à aimer le vin, parce qu’il est le fruit de la terre et du travail de la main de l’homme.
• On apprend à aimer le vin, parce qu’il évolue, il n’est pas sur ordinateur.
• On apprend à aimer le vin, parce qu’il est l’image de notre civilisation, injuste, cruel, bouleversant, généreux.
• On apprend à aimer le vin, parce qu’on ne peut pas toujours dit merde à son voisin.
• On apprend à aimer le vin parce qu’on ne peut pas faire toujours l’amour ou la guerre.
• On apprend à aimer le vin, parce qu’il faut le boire.

Surtout, on apprend à aimer le vin quand il est bon.

Publicité : cette année tous les adhérents du Syndicat des Cavistes Professionnels seront notés équitablement 20 sur 20 ou vin sur vin. Joyeuse année à vous Toutes, Tous.